Les outils de travail de l'étudiant(e) en droit
Introduction
Et voilà, vous êtes à la fac. Un endroit merveilleux de connaissance, de respect, d’ouvertur(e)s et d’opportunités mais aussi et surtout, faut pas se mentir, de travail. Une des plus grandes différences entre l’université et le lycée c’est l’aspect autonomie. Au lycée on a une certaine autonomie mais elle est globalement guidée par les profs tandis qu’à la fac on peut tout à fait être livré à soi-même pour ce qui est de la partie travail et notamment organisation de ce dernier. Un exemple tout simple : au lycée en général on fait du 8-18, assez cadré, beaucoup de cours, peu de temps à l’intérieur de la journée donc tout se fait le soir (et la nuit). À la fac vous avez moins de cours par semaine, attention ce n’est pas non plus une raison pour ne rien faire, mais ils sont parfois bizarrement organisés avec des jours où vous faites 8-9h30, 14-17, 18h30-20h. Et là si vous comptez bosser uniquement le soir autant vous dire que vous êtes perdu. Il faut donc se trouver une nouvelle manière de vivre et d’insérer son travail à sa vie.
Lieu de travail et équipement
I- LE BUREAU
A.Les bases
Le lieu de travail c’est en général un bureau, je déconseille grandement de travailler dans son lit parce qu’il ne faut pas tout mélanger et surtout c’est rarement très efficace puisque la sieste n’est pas loin. Un lit c’est fait essentiellement pour beaucoup de chose (dormir et manger) mais pas travailler.
Quand on a un petit appartement tous les espaces chevauchent et il est dur de délimiter une zone bureau dans ce cas l’idée est d’avoir un endroit qui même s’il ne sert pas uniquement au bureau est toutefois dédié à cet usage en priorité. Quand on la chance d’avoir encore un peu plus de place là je conseille plusieurs équipements :
- Un bon fauteuil qui ne fait pas mal au dos. Allez passer une journée sur un fauteuil mal foutu et au bout de 2h votre dos va hurler à la mort et vous aussi;
- Une table suffisamment grande pour contenir sur la profondeur un ordinateur une feuille de papier. Ça peut paraître stupide mais c’est tellement pratique de pouvoir écrire tout en regardant un truc affiché à l’écran, en général les bureaux sont assez profonds mais si vous en achetez un nouveau faites attention (et regardez si ça ne vaut pas le coup d’acheter juste le piètement et de faire découper un bout de plan de travail dans un brico-bourico, 4 vis c’est pas la mort et au besoin ça se change en plus pour le transport quand on peut éviter un plateau en verre c’est pas mal);
- De l’éclairage. L’éclairage c’est vraiment important parce qu’on est parfois amené à travailler tard en plein milieu de la nuit et quand tes yeux commencent à piquer parce qu’on n’y voit comme à travers une pelle clairement la session de travail n’est pas efficace. Ce que j’ai pu trouver de mieux ce sont des panneaux LED pour les tournages. Il s’avérait que j’en avais deux sous la main, j’en ai mis un au-dessus de ma table, une couleur pas trop froide et pas trop fort, et là j’ai vraiment adoré mais ça coûte environ un bras (un avant-bras sur Internet) donc il ne faut pas hésiter à chercher des trucs un peu moches d’occasion sur Leboncoin en privilégiant une grande surface d’éclairage histoire de ne pas avoir un truc qui brûle de 2 centimètres carrés et une lumière toute moisie sur le reste. Si c’est vraiment trop moche vous allez sur Pinterest, vous chopez l’inspiration, deux bombes de peintures (de graf, moins cher et top qualité) et vous arrivez à un résultat pas trop moche. L’éclairage de bonne qualité c’est aussi une manière de pas avoir mal aux yeux au bout d’une heure.
Certains utilisent un support d’écran, pourquoi pas puisque ça permet de le mettre un peu plus haut ou avec un angle particulier. Si c’est plus confortable alors c’est que c’est une bonne solution.
Depuis le début j’organise mon bureau comme celui… de ma mère. Cela peut paraître stupide mais réfléchissons une seconde : les gens qui travaillent tout la journée dans un bureau cherchent, quand ils le peuvent, à accroître leur confort de travail. Ce n’est malheureusement pas possible dans toutes les entreprises mais quand c’est possible c’est une source d’inspiration très intéressante. Il ne faut pas avoir peur d’avoir un bureau « overkill » où on se croirait dans une entreprise (ou un « cockpit » selon mon proprio), plus votre bureau est confortable ET PRATIQUE moins vous allez rechigner à y aller. Et puis la grande différence avec une entreprise c’est que là vous pouvez décorer à votre envie (tenez, c’est celle-là que vous cherchez : figurine « Allégorie de la justice »)
Je viens de tomber sur ce site : INRS qui parle essentiellement d’ergonomie (comment placer ce dont on parlais avant) et la source semble fiable puisque c’est une association (donc elle ne cherche pas à vous vendre une daube) qui se concentre sur la santé des travailleurs (et c’est d’eux que l’on s’inspire).
Petit détail : si votre ordinateur a un petit écran n’hésitez pas à acheter un écran plus grand même s’il n’est pas de très bonne qualité cela peut vraiment faire la différence quand on y travaille très longtemps. Manon Bril (chaîne « C’est une autre histoire », FONCEZ) en parle rapidement dans un Vlog de Thèse, elle a fait cet achat à la fin de sa thèse et disait qu’elle aurait aimé le faire avant (ben ouais, on pense pas à tout !).
B.Mon organisation
Mon bureau c’est un truc de débile. J’ai la chance d’avoir un appartement assez grand et du coup j’en ai profité. En tout cela forme un U qui occupe 6m^2 (c’est très grand). J’ai deux ordinateurs, 2 écrans en plus et des périphériques un peu partout ainsi qu’un casque audio, une imprimante et une relieuse.
Là vous vous dites « il est sympa le milliardaire mais il abuse » sauf que c’est pas tout à fait juste : mon premier ordi a 12 ans, c’est un vieux truc à pas cher mais il fonctionne encore alors je le garde. Le second est un mac (PAS OBLIGATOIRE LE MAC EN DROIT mais pratique quand à côté on fait de la musique et des vidéos) acheté en L3. Les écrans sont des écrans de récupération, la relieuse est un investissement d’une quarantaine d’euros que j’ai rentabilisé en même pas une année (en évitant la COREP et consorts) et pour l’imprimante c’est un modèle professionnel assez coûteux mais qui présentent comme avantage d’avoir des cartouches très peu cher et je pense la rentabiliser en deux ans.
Petit conseil pas que pour les étudiants : quand vous achetez une imprimante essayez dans la mesure du possible de ne pas regarder le prix de la machine mais celui des cartouches. Payer une imprimante 60€ mais s’en coller pour 50€ de cartouches tous les 3 mois ça pique fort.
Toutefois je suis conscient d’avoir de la chance et c’est pourquoi ce que je vais dire est général et bien sûr il faut l’adapter à chaque situation mais retenez qu’il faut ouvrir l’œil pour tout ce qui est récupération : écran d’ordi fixe dont la tour a rendu l’âme, un câble à 10euros et un adaptateur à 5 euros et pour 15 euros votre vieil écran devient un écran secondaire tout à fait correct. Faites attention avec les écrans de TV, vous êtes assujetti à la contribution à l’audiovisuel public (cette taxe que l’on nomme redevance) et ça pique un peu les côtelettes (Code Général des Impôts)
Pour se faire bureau confortable la règle est selon moi la simplicité, j’ai essayé des dizaines de configurations différentes, je me suis fait une quinzaine de support en bois afin d’organiser au mieux le bureau mais au final ce que j’ai remarqué c’est que moins il y a de choses dessus plus le bureau est agréable et plus il est facile à nettoyer (les lingettes qui attirent la poussière deviendront des alliées précieuses). Quand on a pas beaucoup de place il faut miser un peu sur la hauteur mais attention à ne pas vous faire une prison où il y a des murs de trucs tout autour du bureau. Certains mettent des tableaux ou des photos de l’extérieur devant eux, why not, perso je préfère avoir mon écran principal bien aligné. Dans tous les cas si vous avez tout un tas de choses qui s’accumulent ça va vite devenir un nid à poussière désagréable à regarder.
Internet fourmille d’articles sur la décoration et je ne saurais que trop vous les conseiller (une petite heure sur Pinterest, un tour dans le Brico-Bourico de votre choix et c’est plié) avec toujours comme maître mot que le bureau d’un espace de travail et non pas un décor pour les photos Instagram (NB : si tu mets plus de temps à mettre en scène ta photo Insta qu’à bosser le cours que tu photographies ça pue). Les adhésifs décoratifs c’est très joli mais à moins d’acheter de la qualité ça ne tient rarement longtemps et ça laisse des vieilles traces de colle, sachant qu’un bureau est un endroit avec certaines zones d’usures quand on utilise ce genre d’accessoires il faut être malin. Un truc que j’aime bien c’est les dessins de mes potes. Ma meilleure amie est une dessinatrice géniale et elle va, un jour, me faire une fresque sur tout mon plateau de bureau pour moi c’est la meilleure manière de décorer parce que ça reste entre pote.
Sur un bureau vient rapidement la question des câbles, je suis très amateurs de gestion de câble ( un moment fallait bien comprendre que j’étais chelou) j’ai donc testé pas mal de technique pour au final revenir à deux techniques principales à savoir les collier de serrage quand ce sont des assemblages de câbles définitifs et pour les câbles qui bougent un peu plus toujours des colliers de serrage mais montés à l’envers pour ne pas que le serrage soit définitif (il existe aussi des colliers qu’on peut rouvrir mais j’ai jamais testé) mais internet est rempli de gens fous qui aiment quand les câbles sont parfaitement rangés. J’ai vu passer pas mal de choses sur des pages FB de DIY avec des gens qui font des « grilles » avec des colliers de serrages, il y a 4 câbles et 4 colliers qui forment un faisceau super large et absolument pas démontable facilement. J’ai testé. C’est super mauvais. Le seul accessoire que j’ai trouvé pratique au point d’en équiper tous mes câbles ce sont les attaches Velcro. Ça ne coûte rien du tout et il suffit d’entourer le câble avec une extrémité et de mettre une agrafe. Votre câble sera équipé d’un accessoire qui vous permettra, une fois le câble roulé PROPREMENT, de le ranger sans risque qu’il s’emmêle. Dans un autre style vous avez les gaînes en tissus sur Wish-express, j’ai jamais testé en tissus mais j’ai eu des spirales plastiques. Franchement c’est pas mal du tout (par contre faut garder le truc qui permet le passage du câble sinon c’est la merde).
Je me rends bien compte que l’on est à 4 pages et que je n’ai rien sorti de fantastique mais je pense qu’en suivant ces quelques conseils vous arriverez à avoir un espace super confort.
II-LE HARDWARE
Le bureau c’est le principal, il est rempli d’accessoire et le plus important selon moi c’est l’ordinateur. L’ordinateur n’est pas obligatoire, j’ai plein de potes qui prennent le cours à la main et qui s’en sortent très bien mais ce n’est pas mon cas donc je vais parler des ordinateurs. Commençons par casser une idée reçue : LE MAC N’EST PAS OBLIGATOIRE. J’en ai un… on est pas mal à en avoir un mais ça coûte un bras et aujourd’hui pas mal d’ordis font très largement l’affaire.
J’ai commencé avec un ASUS TB100 (ordinateur-tablette). Il était nul mais valait 300€. Je n’ai eu que des galères avec ce truc et le SAV ASUS faut pas y compter (la marque est tombée bien bas, j’ai un X54H qui a plus de 10 ans, une merveille), ils m’ont planté l’ordi à 2 reprises et si j’avais pas gueulé un coup j’allais en être pour 100euros de ma poche. Donc allez-y mais faites attention avec les ordinateurs-tablettes.
J’avais choisi cet ordinateur parce qu’il était léger, petit, faisait tourner word et chrome et se rechargeait avec le même câble que mon portable. Sauf que : il n’avait aucune capacité de stockage au point de ne pas pouvoir faire les MAJ Windows mais lorsqu’il n’y a plus rien dessus, l’aspect tablette n’était pas ouf et surtout il faisait 90kg pour un écran tout petit (ouais, léger en apparence).
Aujourd’hui j’ai un macbook pro acheté avec un paiement étalé (NB : sur certains modèles Apple fait des prix pour les étudiants mais ça coûte quand même la peau des noix). C’est vraiment une merveille. On va pas se la jouer c’est du super matos avec une autonomie de dingue et LARGEMENT assez puissant pour faire tourner Word (quelle surprise) mais aussi première pro et photoshop en même temps en revanche Minecraft il aime pas.
Je prends mes cours à l’ordinateur et quand le prof est d’accord je les enregistre avec un dictaphone (un gros truc dans mon cas mais on s’en tape tant que le son est bon). Certains disent que le dictaphone est inutile, en général ce sont eux qui te demandent le cours parce qu’ils leur en manque un bout quand le prof va vite. Poser son dictaphone et ne pas prendre le cours c’est stupide, ça prend 3h au lieu d’1h30 mais s’en servir quand on a un trou (en notant le time code) c’est simple et pratique. Deux ou trois conseils sur l’utilisation d’un dictaphone :
- Ne pas le mettre sur la table directement, toujours intercaler quelque chose ou utiliser un petit trépied (si pas de trépied la housse d’un ordi fait l’affaire ou encore : une écharpe surmontée d’une petite plateforme genre cahier pour pas que le dictaphone ne soit dans l’écharpe mais repose dessus comme sur une suspension), ça permet de réduire le cliquetis des claviers ;
- Demander l’autorisation au prof avant de l’utiliser ;
- Ne pas se mettre au fond ;
- Ne pas le coller à soi parce que là c’est garanti vous n’allez entendre que votre clavier ou la blague à la con que votre pote a fait ;
- Ne pas oublier les piles ou simplement de l’allumer. Riez tant que vous voulez mais ça arrive à tout le monde.
Une fois sorti du cours je me fais une liste des choses à faire qui contient souvent les mêmes choses : compléter tel cours, vérifier arrêt X, compléter recueil, vérifier fautes cours. Ce sont des petites choses qui peuvent largement être faites en attendant un autre prof ou dans un escalier vite fait (les escaliers de UT1 ont été nombre de fois mes bureaux). Une fois cela fait (et il faut le faire tous les jours quand c’est possible, plus on repousse plus il y en a à faire et ça prend plus de temps parce que l’activité est lassante donc on glande) on a un cours qui est complet, propre et on peut faire ses TDs vachement plus facilement.
C’est là qu’est l’avantage de l’ordinateur : on peut l’avoir sur les genoux et bosser, un cours papier il faut une table donc BU et il y a des gens. J’aime pas les gens.
Pour ceux qui prennent à la main : ça prend plus de temps mais selon un camarade qui a expérimenté les deux il retenait mieux en écrivant à la main. Là c’est vraiment le goût de chacun et personne ne vous demandera de choisir avec le couteau sous la gorge donc si vous choisissez une méthode pour finalement en changer c’est loin d’être un problème.
Petit conseil rapide : même quand on écrit à l’ordi je conseil d’avoir toujours un petit calepin et un stylo au cas où un schéma sauvage apparaîtrait. Et quand ce sont des organigrammes ou arbres de décision en général ce que je fais c’est reprise à la main pendant le cours (ou photo si le prof est ok) puis je le reproduis sur LucidChart et j’en poste quelques-uns sur le groupe de promo (ça peut aider).
Il y a d'autres "équipements" en dehors de l'ordinateur :
- La relieuse : elle permet de créer des livrets reliés par un peigne en plastique. On en trouve des modèles autour d'une quarantaine d'euros qui tiennent bien dans le temps si on y fait attention (surtout pas plus de feuille qu'indiqué). J'en ai une et c'est vraiment pratique parce qu'on arrive facilement à un document assez joli et facile à utiliser (pas comme les barettes plastiques qui ne permettent pas de tourner les pages entièrement) ;
- Perforatrice : Et oui, ça coûte presque rien mais suffit d'y penser.
- Agrafeuse;
-Câbles et chargeurs en plus ;
- Support de ventilation (ou bande de ventilation) : ça relève l'ordinateur et ses vilateurs et du coup il chauffe un peu moins que quand il est collé au plateau de la table. On en trouve à tous les prix, certains avec des ventilateurs intégrés etc... Sur mon bureau normal j'ai une bande avec des pointes en silicone et chez mes parents c'est soit une baquette de batterie, soit un bouquin sous la carcasse du PC ou bien un collage de 3 bouts de bois pour faire un petit pont sur lequel repose l'ordi.
- N'importe quel truc que vous trouverez pratique comme par exemple: un support pour les lunettes ou le casque audio, enceintes, etc... Là c'est un peu superflus mais tant que c'est utile et que ça n'encombre pas le bureau n'hésitez pas, encore une fois il n'y a pas UN bureau parfait mais chacun a le sien.
Documents de travail
I- LE DOCUMENT DE COURS
L’outil principal quand on prend le cours à l’ordinateur c’est le « document de cours ». Beaucoup travaillent avec un document Word vide et se cognent la mise en page de chaque titre à faire à chaque fois, dans chaque cours, à chaque titre. Ça fonctionne mais ça revient à répéter plusieurs fois des séries identiques d’opérations barbantes et sans intérêt pour ce qui est d’apprendre le cours , c’est possible mais j’y vois une perte de temps. Selon un sondage twitter rapide c’est une grosse majorité qui bosse ainsi. Certainement par choix mais là je me demande si une petite formation à Word ne serait pas utile en première année, ça éviterait que des doctorants fassent leur table de matières À LA MAIN ! (Si si, c’est possible, j’ai déjà entendu ça à plusieurs reprises).
Word est souvent proposé par les facs en téléchargement gratuit, profitez-en. Une fois Word téléchargé il faut apprendre à l’utiliser pour de vrai, pas seulement en tant que logiciel où on tape du texte mais aussi dans son aspect mise en page. Internet est rempli de tutos sur l’automatisation (les macros) et les outils de word (styles, liste hiérarchique etc…). Voici selon moi les composantes importantes d’un document bien fait (selon MA vision, MON organisation donc si le document est différent il n’est pas mauvais, je risque juste de pester si je dois bosser dessus) :
- Chaque forme de titre est enregistrée dans un style qui est dans le ruban ;
- Chaque titre a une place dans une liste hiérarchique ;
- Le texte est dans une police lisible, confortable et belle (Gadugi en 12 pour ma part, les titres sont en 14 en gras) ;
- Les paragraphes sont justifiés (alignés sur les deux côtés) avec un alinéa ;
- Le texte est aéré ;
- Les truc communs (comme le retour au style du développement après un titre) doivent être mis dans des macros (utilisez la fonction « enregistrer une macro », on gagne du temps) avec un raccourci clavier. Sur mon document pour revenir au style de texte du développement je fais « Ctrl + L », ça prend deux dixièmes de secondes et je ne mets pas la main sur la souris. Quand il commence à y en avoir beaucoup l’idéal c’est un petit clavier programmable (50€ tout de même) mais là c’est du surplus ;
- Le document doit être créé pour être utilisé. On s’en cogne que tes titres soient en dégradé léger de fushia ou de bleu si t’imprime en noir et blanc. Toutefois si vous pouvez imprimer en couleur allez-y sur les titres. Un document trop complexe avec des variations infimes de couleurs ou de style ne sera pas utilisable. Le but c’est de gagner du temps, pas de vous coltiner à chaque fois un « j’y vois rien sur ce truc, c’est la couleur du paragraphe ça ou de la section ? »
- Aucune hésitation sur le retour à la page à chaque chapitre, titre ou section (au fond c’est comme tu veux), le plan structure le cours mais si tout est entassé ça ne sert à rien.
- Word propose une table des matières quasi-automatique (elle est un peu longue à faire MAIS il y a les macros, pensez-y), utilisez cette option ne serait-ce que pour avoir un plan séparé (certains l’apprennent par cœur et c’est LOIN d’être stupide) mais aussi et surtout parce que c’est pratique quand on cherche quelque chose dans le cours.
- Supprimez les abréviations surtout les plus complexes. Personne ne vous en voudras pour un CE, C.Cass etc… Et même pour des plus complexes personnes ne vous en voudras mais j’ai toujours l’impression que quand on raccourci les mots il faut faire un effort en plus, effort que l’on peut éviter. Le pire selon moi ce sont les lettres qui remplacent un mot. Je pense à ma pote Marion, son cours est impeccable et je ne compte pas le nombre de fois où elle m’a sorti de la galère (encore merci) mais chez elle « Travail » devient « W » pour « Work », ou ce cours d’une autre personne où le « V » signifiait « Valeur ». C’est rien du tout mais ça demande un effort. L’on me rétorquera qu’on gagne du temps et c’est vrai mais voici l’astuce du chef : la fonction correction automatique. Sur Word vous définissez une suite de lettre qui sera automatiquement remplacée par le mot. Ainsi quand je tape « PR » cela devient « Président de la République », mais je peux écrire sans soucis le mot « pratiquement » puisque tant qu’il n’y a pas d’espace après le R le changement ne se fait pas. En supprimant les abréviations la lecture est plus fluide (selon moi) donc plus confortable et le confort c’est bien.
L’avantage quand on utilise un modèle de document fait maison c’est qu’une fois qu’il est fait il n’est plus à faire, pour mettre en forme un titre il suffit de cliquer sur le style dans le ruban, pas besoin d’avoir à tout refaire. Les marges ne seront pas à refaire à chaque fois, même chose pour la pagination, la page de garde, les en-têtes etc…
Exemple de mon modèle de document pour l’an prochain
L’avantage c’est que je n’ai pas à me poser de questions, la pagination recommence bien à la première page du développement du cours, la page de garde n’a que quelques variables et je peux imprimer en Recto-Verso sans soucis puisque la page au milieu sera le dos de ma page de garde.
Extrait d’un cours de contentieux administratif
NB : Comporte peut-être des erreurs corrigées en annotation à la main donc pas de panique. Et les fautes d’orthographe disons que c’est conceptuel.
II- LES OUTILS DE RÉVISION
Après avoir pris le cours on passe aux révisions (pas comment réviser, mais avec quoi).
Je n’ai jamais fait de fiches, j’aime pas ça. Ça revient souvent à réécrire le cours en plus petit sur des feuilles plus couteuse mais elles sont colorées alors ça passe…
En général j’emploie deux méthodes :
- Si le cours est direct (le prof n’a pas répété 12 fois le même truc, tout est bien organisé) : j’imprime le cours, je le relie et ensuite pour réviser le surligne. Détail : je ne surligne qu’en jaune, les couleurs sont pour certaines choses très précises comme les références de normes et sont ajoutées pendant le cours (merci les macros) via la fonction trame de fond dans une couleur assez transparente pour ne pas gêner la lecture. Enfin, le plus important, j’annote, je mets des mots clés dans les marges.
C’est un exemple de mon cours de fiscal de L2 que je retravaille un peu en ce moment pour préparer le master. Il est compacté parce que c’est ma version d’archive donc j’ai tout réduit (je ne réimprime pas tous mes cours pour les archives, seulement ceux que j’ai mis à la poubelle par erreur, sinon bonjour la dépense de papier inutile) mais sinon c’est la même chose avec des paragraphes qui respirent.
- Autres cas : je reformule le cours à l’ordi sur des pages A4 et je travaille sur ce recueil comme si c’était le cours. Cela revient à réécrire le cours mais en formulant plus directement, parfois en changeant le plan. L’objectif est d’avoir toute les informations (oui, il ne faut jamais rien enlever, même les détails, ça permet parfois de gagner des points lors d’un oral ou d’ajouter le petit truc classe lors d’un écrit) mais plus simplement, en moins de page. En général ça réduit le cours de moitié (certains profs disent 100 fois la même chose différemment et dans la dynamique du cours on note plusieurs fois, en résumant à une phrase qui intègre toutes les nuances on gagne de la place) mais le but n’est pas de dégager des pages à tout prix, il faut rester intelligent. Avoir un cours de 60 pages au lieu de 124 c’est plus motivant pour réviser mais s’il manque 50% du cours c’est merdique comme idée.
Page de garde d’une reformulation, j’affiche toujours le ratio
Certain(e)s font des fiches un peu comme pour le bac (ouais, sur des bristols et tout). De ce que j’ai pu observer il n’y a qu’une seule bonne méthode : s’y prendre assez tôt pour pas se retrouver à dire « Oh god, je dois ficher 500 pages en une semaine ».
Ça c’est la méthode pour une grande partie des cours mais certains sont particuliers, je pense aux cours avec de la jurisprudence à connaître. Pour ça une seule solution à mon sens :
Faire un recueil. Cela peut paraître stupide et évidement mais dans ma promo on n’était assez peu à le faire je crois.
La réalisation est très simple : un document unique, format paysage, contenant tous les arrêts du cours formulés ainsi « Juridiction, Année, Nom : Portée » triés par ordre d’apparition dans le cours. Il faut tout mettre dans le recueil, même les arrêts d’illustrations. Une fois les arrêts collectés (le plus rapide est de le faire chaque jour, parce que tout d’un coup c’est d’un chiant incroyable) il faut isoler ceux que l’on souhaite connaître (les arrêts importants, il vaut mieux en connaître trop que pas assez). Une fois le recueil fait on peut aussi faire un « jeu des arrêts » et là je pense à mon pote Mickael avec qui, au grand désespoir de pas mal de monde, on joue à ce jeu à l’approche des examens. En voici les règles : des papiers avec le nom (QUE LE NOM) des arrêts dans une pochette, on pioche un arrêt et il faut en sortir l’année, la juridiction et la portée. Je suis d’accord ça fait nerd sans vie mais c’est la manière la plus sympa de vérifier qu’on connait ses arrêts et à la fin on peut se faire payer de la bouffe (et ça c’est bien).
Exemple de mon recueil de contentieux administratif de L3
Encore une fois potentiellement truffé de fautes mais elles sont corrigées à la main ensuite.
Vient la grande question des manuels. Tout d’abord n’achetez pas des manuels « en prévision », ça coûte une blinde pour quedal et en payant un peu plus cher son abonnement BU on peut emprunter je sais pas combien d’ouvrages à la fois, emprunt qu’on pourra prolonger en ligne donc ça ne vaut que rarement la peine d’acheter 6*40 euros de livres (ouais, 240 en tout) par semestre soit 480€ par an pour des manuels dont on se sert parfois rarement.
Je travaille avec des manuels uniquement quand le cours n’est pas clair, ça arrive. Quand je le fais bien souvent je réserve une salle à la BU avec des potes, on va chercher deux exemplaires de chaque manuel de la matière et ensuite GO, on pioche dans notre bibliothèque perso pour répondre aux interrogations de notre cours. Je préfère utiliser 5-6 manuels différents en même temps parce que certains sont clairs sur un point mais pas du tout sur un autre (tout cela est subjectif, on accroche à certaines explications et pas à d’autres qui conviendront à vos voisins). Je les utilise assez peu pendant l’année (sauf quand j’ai une grosse question) mais beaucoup en période de partiels.
Pour les codes : bon bah il vous faut un code civil. Le mien je l’ai ouvert 2 fois mais rien que pour le trajet de la librairie des lois à mon appart le code au bras ça vaut le coup. Passage rapide sur la librairie des Lois, c’est Rue des lois à Toulouse, ALLEZ-Y LES TOULOUSAIN(E)S, les gens sont sympas et compétents, les prix sont plus que corrects (moins chers que sur Internet même si j’adore LGDJ qui est une librairie parisienne) et c’est le meilleur endroit pour avoir des infos pertinentes. Pour les autres codes c’est super variable. En général en s’y prenant assez tôt on peut largement se débrouiller avec les codes de la BU (gratos) pour les examens et pendant le semestre il y a Légifrance et ses codes téléchargeables au format PDF gratuitement, les codes éditeurs (Dalloz et LexisNexis) en ligne accessible via les ENT et évidemment les codes qui restent à la BU (toujours un ou deux).
Code rouge ou bleu… ON S’EN FICHE prenez celui qui vous plaît le plus (Lexis fait des couvertures un peu chelou avec un aspect zèbre, léopard, décoration florale etc…) tant que c’est une version autorisée aux examens (ce qui exclue les codes commentés selon les consignes au CRFPA). Pensez simplement à acheter une version « étudiante » du code, elle est à moitié prix, la couverture est en carton et non pas en simili-cuir mais ça fonctionne tout pareil !
Sur la question des livres à lire (proche des manuels) vous avez un super article de Sinead disponible ici, j’y ai fait une petite bafouille à la fin mais lisez son article il est très intéressant : Article de Sinead.
Sinon j’aime bien Harry Potter.
Conclusion
Je crois que je n’ai plus rien à dire (heureusement me dit-on). C’était ma méthode de travail, elle est perfectible et je cherche à l’améliorer chaque jour mais elle en est à un stade où je peux me reposer dessus sans que ça ne craigne trop.
Le plus important c’est de trouver VOTRE méthode. Je vous déconseille une seule méthode : celle de l’impasse. Depuis le bac j’ai une phrase pour cette méthode : « impasse tu feras, dans le cul tu l’auras ». C’est un peu vulgaire mais ça rime donc ça rentre un peu mieux dans le crâne. Faites l’impasse sur une partie et vous êtes certains de tomber dessus ; si par miracle vous ne tombez pas dessus ça vous fait une lacune pour l’année suivante et c’est ainsi que vous vous retrouvez en 3° année à vous poser des questions vues en première année parce que vous n’avez pas assez bossé ce qu’étais une action paulienne et une action oblique alors que c’est super simple quand on le bosse dans les temps (j’avais pas réellement fait l’impasse, juste appris par cœur sans me poser de question, pas efficace).
Ne paniquez pas si elle ne tombe pas du ciel au bout d’un mois de fac, une méthode de travail on la peaufine, révolutionne, critique, béni mais à la fin tant qu’on l’utilise et que ça marche bien c’est qu’au fond elle n’est pas si nulle.
Initialement j’avais prévu de vous inviter à travailler en groupe mais après réflexion je doute que ce soit une bonne idée même avec un groupe de travail exceptionnel. Faire ses fiches c’est une grosse partie du boulot de révision, même chose avec les recueils et évidemment le cours. En bossant tout seul vous allez devoir taper chaque lettre et au bout d’un moment ça rentre.
EN REVANCHE vous pouvez mettre en commun les connaissances. Exemple simple : je me débrouille pas trop mal sur Word et quand je ne sais pas faire j’arrive à trouver sur Internet. Une amie est désespérée devant Word par contre la base de donnée Dalloz (un outil très pratique auquel la fac vous donne accès et qui contient beaucoup de chose notamment des codes et des bouts de manuel) c’est son jouet préféré. Ainsi un jour on va à la BU pendant 3h (ça passe vite) et je lui fais un point sur Word, elle me fait un point sur Dalloz et à la fin on avait tous les deux gagnés plusieurs heures à galérer comme pas possible.
BREF. Plantez-vous un peu, assurez vos arrières, ne partez pas en sur-estimant vos capacités de travail, un coup de mou ça arrive à tout le monde et nous sommes à peu près tous humains donc pas DU TOUT efficaces 24h/24 7j/7. Votre santé c'est votre priorité (ce qui ne veut pas dire rater les cours au moindre petit coup de froid). Pensez d’abord à vos examens dans l'élaboration de votre méthode de travail sans toutefois négliger le long terme. Les idées du genre "je vais bosser 10h de doctrine par jour en plus des cours, je vais apprendre 17 langues par an" c'est idiot. Soyez honnêtes avec vous-même mais n'hésitez pas à fixer des objectifs assez haut. Je déteste l'idée de se fixer des objectifs réalisables, quand on y arrive on est content mais surtout on sait qu'on aurait peut être pu faire mieux. Fixer vous des objectifs en 2 parties : réalisable et "OH MON DIEU SANS DÉCONNER J'AI RÉUSSI LA TERRE EST À MES PIEDS", le premier c'est le minimum pour s'en sortir comme il faut et le second c'est un bonus.
Ainsi bonne journée/soirée, amusez-vous bien, soyez bienveillant(e) et ça devrait le faire.
Yannis Vassiliadis
@Khiox
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