Tutoriel : faire un diagramme/arbre de décision
Notre préliminaire : ce tutoriel fonctionne en deux temps. Il vous faut d'abord le lire une première fois pour avoir toutes les clés en main au moment de commencer votre diagramme puis une seconde fois au moment où vous faites votre diagramme pour ne pas oublier d'étape.
Si la liberté qu’on a à l’université nous permet bien une chose c’est de créer nos outils et supports de révision à notre guise, il serait dommage de ne pas en profiter. En effet nos cours sont dans l’immense majorité des cas des textes, des paragraphes qui s’enchaînent en suivant un plan. Toutefois ce n’est pas le format idéal pour toutes les informations et c’est LÀ que votre créativité entre en jeu. Il existe un certain nombre de moyens pour exposer clairement des informations : texte, tableau, schéma, mindmap, diagramme, etc.
Aujourd’hui nous allons voir comment faire un diagramme/arbre de décision mais commençons par quelques définitions pour bien comprendre la différence.
L’arbre de décision sert à effectuer un choix en divisant la question initiale, complexe, en plusieurs petites questions auxquelles on peut répondre simplement. Il est construit en suivant la structure d’un arbre : un tronc duquel partent des branches desquelles partent d’autres branches et ça jusqu’à la feuille qu’est la décision finale. Chaque point de division (nœud) est constitué d’une question dont les branches sont les réponses. Un exemple sera plus parlant.
On voit ici qu’en répondant à quelques questions je peux résoudre mon problème initial.
Le diagramme est quant à lui la représentation du déroulé de quelque chose (une procédure par exemple) ou de ses variations en fonction de conditions précises. Généralement dans un diagramme s’intègrent de petits arbres de décisions. Dans l’exemple on identifie rapidement les étapes successives et quand il y a un choix on a une structure d’arbre de décision. Ici la particularité réside dans les flèches en pointillées qui représentent des éventualités.
Maintenant que l’on sait de quoi on parle commençons le tutoriel de réalisation.
Pour plus de praticité nous traiterons le sujet chronologiquement en suivant ces étapes :
1) Savoir quand on peut faire un diagramme/arbre de décision ;
2) Les lignes directrices à intégrer avant de faire un diagramme/arbre de décision :
3) Les étapes préliminaires à la création d’un diagramme/arbre de décision ;
4) Réalisation d’un diagramme/arbre de décision, étape par étape.
Quand dois-je un diagramme/arbre de décision ?
La chose qui conditionnera la pertinence et l’utilité de votre arbre de décision ou diagramme c’est le type d’information à représenter. Le pire ennemi du diagramme/arbre de décision c’est l’usage à outrance. En effet, faire un diagramme est une opération qui peut être assez longue si l’on veut un diagramme pertinent et biens mis en forme.
Ainsi quand le paragraphe de cours que l’on veut traiter est une énumération passez votre chemin, une liste à puce sera plus adaptée, quand il est question de comparer plusieurs choses alors pensez à un tableau à double entrée (les lignes représentent vos entités à comparer et les colonnes contiennent les caractéristiques ou inversement).
En revanche quand il sera question de choses qui se passent dans le temps ou qui dépendent de conditions faisant aboutir à des résultats différents alors nos outils graphiques seront utiles. Quelques exemples :
- Le paragraphe à traiter énumère les conditions à remplir pour que s’applique un article : liste à puce ;
- Le paragraphe à traiter compare deux procédures sur certains critères : tableau ;
- Le paragraphe à traiter énumère les conditions à remplir pour que s’applique un article mais si l’une d’elle n’est pas remplie alors c’est un autre article qui s’applique : arbre de décision ;
- Le paragraphe à traiter énumère les conditions à remplir pour que s’applique un article mais si l’une d’elle n’est pas remplie alors il y a une autre série de conditions à remplir pour que l’article s’applique : arbre de décision ;
- Le paragraphe à traiter décrit le déroulement dans le temps d’une procédure : diagramme ;
- Le paragraphe à traiter décrit le déroulement d’une procédure laquelle peut avoir une finalité différente en fonction de l’existence ou non de certains éléments (la condition sera alors remplie ou non) : diagramme/arbre de décision.
Maintenant que je sais que le diagramme ou l’arbre de décision sont des solutions pertinentes il faut bien assimiler certains principes, des lignes directrices que je tire de mon expérience et qui me font gagner maintenant beaucoup de temps.
Les lignes directrices
Ces lignes directrices valent pour les diagrammes et les arbres de décisions. Ce sont de grands principes généraux à suivre autant que faire se peut pour être sûr(e) d’avoir un outil utile. Vous verrez ici des lignes directrices de conception mais aussi de réalisation.
- Votre arbre de décision doit avoir un début et une fin. Si à la fin de votre arbre on revient au début ou bien on arrive à une réponse trop ouverte alors soit votre arbre a un problème de structure soit il n’était pas pertinent d’en faire un ;
- Les questions/conditions présentes à chaque nœud doivent être les plus simples possibles. Le mieux est d’arriver à des réponses en OUI/NON. Il ne faut pas hésiter à simplifier au maximum les questions en créant des structures autonomes qui s’intègrent au global (un arbre de décision dans l’arbre de décision). Comme dans un circuit électriques ces structures peuvent être intégrées en parallèle ou en série. Dans l’exemple suivant chacune des colonnes est en somme un bloc autonome puisque l’on pourrait résumer ce diagramme en 3 étapes correspondant aux trois critères d’exercice d’une activité en France (établissement, représentant, cycle commercial complet) mais le diagramme n’aurait aucun intérêt puisque ce sont trois éléments complexes à caractériser. Ainsi ici j’ai préféré une structure avec trois blocs indépendants que l’on descend et au premier critère non rempli on passe au deuxième bloc, puis au troisième et éventuellement à l’ultime réponse ;
Je dois confesser être très fier de ce diagramme qui est à mon sens le plus réussi de tout ceux que j’ai pu faire du fait de sa facilité d’utilisation.
- Rassemblez les chemins qui mènent au même endroit ça évitera les flèches qui traversent tout l’arbre qui tuent la compréhension. Plus c’est simple mieux c’est ;
- Préférez les trajets courts et simples en évitant les entrelacements. Des flèches droites aideront ;
- Utilisez les formes avec cohérence. Si vous décidez que vos conditions sont dans des losanges, vos finalités dans une ellipse et vos précisions dans des rectangles tenez-vous à votre choix ;
- Utilisez les couleurs avec cohérence. Le principe est le même que pour les formes : une fois votre choix fait il faut vous y tenir. Ce choix s’il varie doit alors s’appliquer à tous les éléments identiques. Attention : on retombe vite sur les mêmes formes ou couleurs, assurez-vous qu’elles ne soient pas déjà utilisées ;
- Une légende peut faciliter la lecture quand on reprend le diagramme longtemps après sa création ou que ce dernier est amené à être partagé (pensez à travailler à plusieurs en fixant des règles communes de mise en forme) ;
- Les frises chronologiques ne sont pas les plus adaptées pour représenter les procédures dont les délais sont fixes et ne dépendent pas de l’année (15 jours est toujours 15 jours que l’on soit en début ou en fin d’année) mais peut l’être quand ces derniers sont liés à l’année en cours (le 31.12 de la quatrième année qui suit celle pendant laquelle un évènement s’est passé) ;
- Quand un diagramme est dur à créer et à penser dans sa globalité, divisez-le en structures plus petites qui ensuite s’assembleront comme un puzzle duquel sortira une logique globale ;
- Essayez d’avoir un résultat symétrique, aligné et centré. Ce sont des éléments qui jouent énormément dans le confort d’utilisation. Quand un bloc aboutit à un nœud (exemple ci-dessous) assurez-vous d’avoir la flèche commune centrée par rapport au bloc de question et ensuite des sous-divisions disposées symétriquement. Ici l’on voit que les blocs de réponses (losanges vert et rouge) sont alignés avec les extrémités du bloc de question (bleu) et que la partie commune de la flèche est au centre de ce bloc. Pour y arriver vous devrez parfois jouer avec la taille des blocs afin d’arriver à un nombre pair de carrés de quadrillage (plus facile à centrer puisque le centre tombe sur un trait de quadrillage) ;
Ces principes sont généraux et vont nous aider à créer notre diagramme ou arbre de décision et avec toutes ces idées il ne vous reste plus qu’à vous saisir d’une feuille, d’un stylo et de crayons de couleurs pour identifier les structures autonomes ou bien attribuer des couleurs à vos blocs.
En effet, bien que le diagramme soit in fine réalisé sur l’ordinateur la première étape est faite à la main et ce sera notre prochain point.
La réalisation d’un brouillon
Une fois qu’on a déterminé qu’il y avait un intérêt à faire un diagramme/arbre de décision l’étape suivante est la réalisation d’un brouillon à la main. L’idée n’est pas de faire quelque chose de très propre avec des phrases bien formulées mais simplement d’identifier les structures à créer.
C’est le moment idéal pour vérifier que vous avez bien compris le cours et pourquoi pas vérifier certaines informations si vous avez un doute sur votre prise de note ou chercher les réponses aux éventuelles questions qui adviennent.
Si vous négligez l’étape du brouillon où recommencer ou corriger une erreur va vite alors vous perdez beaucoup de temps plus tard. Je me suis rendu compte que cette étape représentait aux alentours de 70% du travail fini.
On a tendance à vouloir commencer par le début ou tout faire d’une traite. Ce n’est pas nécessairement le plus facile or ce que l’on recherche c’est précisément la facilité. Ainsi si vous identifiez dans le texte des éléments fonctionnant ensemble et formant un tout « fini » qui s’intègre ensuite à la globalité alors commencez par cette petite structure que vous relirez ensuite au reste.
N’oubliez pas, c’est un brouillon, il n’a pas à être beau. Vous pouvez poser votre règle et votre belle écriture. On se concentre sur le fond sans oublier les lignes directrices que l’on a vu précédemment.
Réalisation d’un diagramme/arbre de décision
D’un point de vue technique faire un diagramme ou un arbre de décision revient au même. Avec le temps j’ai trouvé ce qui me semble être la manière de faire la plus optimisée mais il faut retenir que créer ce genre de chose prend un peu de temps si on veut obtenir un résultat utilisable et confortable.
Nous partons donc d’un brouillon fait à la main.
NB : dans ce tutoriel je parle surtout du logiciel « LucidChart » dont une version gratuite est disponible sur Internet. Il ne s’agit pas d’un quelconque partenariat mais du logiciel que j’utilise au quotidien. D'autres utilitaires existent : draw.io (qui est l'alternative 100% gratuite la plus sérieuse) ou X mind est très apprécié mais je le trouve trop guidé.
- Faire les choix de formes. Grâce au brouillon vous identifiez les types de blocs dont vous avez besoin en fonction du type d’information qu’ils contiennent (question, réponse, condition, précision, délai…). Il faut une forme de bloc par type d’information. (Là les spécialistes notamment en algorithme risque de hurler parce que normalement les formes ont un sens mais soyons libre). Faites vos choix et n’hésitez pas à les noter pour vous y tenir. Voici mes choix courants :
- Rectangle : information lambda, question, condition. C’est mon bloc à tout faire ;
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- Ellipse : appelée « terminateur » sur LucidChart elle me sert à indiquer les réponses ;
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- Losange : réponse « Oui » ou « Non ». Le losange ne peut pas être utilisé quand il y a beaucoup de texte parce qu’il prend vite beaucoup de place ;
- Créer les blocs. On va ici faire tous les éléments à placer dans notre diagramme. Le copier-coller sera votre meilleur ami puisqu’ensuite il vous suffira de remplacer le texte :
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- Pensez à la taille du texte, du 10 sera un peu petit et on veut que l’information soit facilement lisible donc préférez du 12 ;
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- Pour plus de confort assurez-vous que vos blocs de forme identique aient la même taille. L’uniformité rend le diagramme plus agréable. Il arrive qu’on ait à agrandir un bloc pour mieux voir le texte, pensez à agrandir les blocs de même type ;
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- Quand vous utilisez régulièrement la même forme avec le même texte n’hésitez pas à l’enregistrer dans la bibliothèque des formes personnalisées sur LucidChart ;
- Placer les éléments. C’est à ce moment que les structures vont se créer. Si vous êtes sur LucidChart des lignes bleues apparaîtront pour vous aider à aligner les blocs avec précision, sur draw.io ces lignes ont moins d’informations mais le quadrillage peut vous aider. Quelques conseils rapides :
- Pensez à mettre un espace vertical constant entre les blocs, encore une fois on cherche l’uniformité. En ce qui me concerne il y a toujours 2 petites cases de quadrillage entre des blocs qui se suivent, 4 si c’est un nœud pour que les pointes de flèches puissent être entières donc plus belles ;
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- Pensez à la symétrie. Ce n’est pas obligatoire et pas tout le temps possible mais si vous avez deux grandes voies qui se dégagent maintenez une certaine symétrie autour d’un axe central (voir la ligne directrice sur la symétrie et son illustration) ;
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- N’hésitez pas à dégager des structures autonomes qui s’intègrent ensuite au schéma global, c’est souvent plus facile d’optimiser un petit espace puis un autre et enfin tous les éléments ;
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- Ce placement est une ébauche qui sera certainement modifiée dès l’étape suivante mais il est plus facile de partir de quelque chose de relativement propre ;
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- Quand vous voulez un espacement horizontal constant l’astuce consiste à créer un bloc rectangulaire à la bonne taille puis de coller vos éléments à ce bloc d’espacement. Ce bloc a une autre ressource utile : LucidChart vous indique le centre des éléments par une ligne bleue.
- Une fois les blocs placés vient le temps de tracer les flèches. L’avantage d’utiliser un utilitaire dédié aux diagrammes/arbre de décision est que tout est optimisé pour faire du bon travail puisque les flèches suivent les blocs si elles sont bien ancrées.
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- Utilisez des flèches droites, les courbes sont moins lisibles et pratiques à placer et finissent en sac de nœuds ;
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- Laissez un peu d’espace à vos flèches, 2 petites cases de quadrillage c’est le minimum pour que la flèche soit visible et pas uniquement une petite pointe. Ça donne de l’air à votre diagramme, le confort est encore plus important ;
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- N’hésitez pas à bouger de nouveau vos blocs pour simplifier les flèches, pensez toujours : trajet le plus court, le plus simple et avec le moins d’angle possible ;
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- Les flèches peuvent avoir différents aspects (pointillés, trait plein), épaisseur, formes (une pointe, deux pointes, pas de pointes…) et couleurs. N’utilisez jamais de flèches différentes pour représenter le même type de relation : une flèche vaut un type de relation entre des blocs (NB : jouer sur l’épaisseur peut en revanche donner une idée de l’intensité de la relation mais il faut des épaisseurs très différentes pour que ça se voit bien) ;
- Vérifiez votre diagramme. En effet vous avez bougé les blocs de nombreuses fois, assurez-vous que tout soit bon en prenant tous les chemins possibles un par un ;
- La mise en couleur. C’est le moment de rendre votre diagramme/arbre de décision encore plus beau mais attention à l’effet que j’appelle « pet de licorne ». Vos couleurs doivent être cohérentes et faciliter la lecture, si vous jouez sur des nuances très fines vous perdez tout l’effet percutant qui est pourtant celui recherché. Avec les couleurs l’idée est que de loin, sans lire, on comprenne ce qu’il se passe ;
- Bonus : vous pouvez enregistrer votre écran pendant la réalisation de votre diagramme, un passage éclair dans un logiciel d’édition vidéo pour l’accélérer et rajouter une musique rapide (le vol du bourdon par exemple) et vous obtenez une vidéo très agréable à regarder. Postez-la sur Twitter avec le #ILoveDiag.
L’utilisation d’un logiciel de création de diagramme est rarement complexe, les interfaces sont simplifiées mais demandent un peu de temps pour être prise en main. Le mieux, comme dans tout apprentissage d’un logiciel, est d’explorer, de cliquer partout pour voir ce que ça fait.
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