La fac de droit : meilleure chose qui me soit arrivé
Nous avons tous des parcours, des histoires différentes et aujourd'hui c'est à moi d'apporter ma petite pierre à l'édifice.
Je vous parlerai tout d’abord de mon époque lycée, puis de pourquoi j’ai choisi cette orientation, ensuite je vous parlerai de mon parcours associatif et enfin de mes années de droit ainsi que de mon rapport avec cette matière.
Dans un premier temps, je vais vous parler de mon « époque lycée ». Il faut savoir (sortez les violons) que j'étais une élève très médiocre jusqu'à ce que je change de lycée et que je me débarrasse de ma phobie scolaire. Dans ce nouveau lycée, je suis restée une élève moyenne mais j'ai réappris à aimer apprendre des choses nouvelles.
J’étais dans une filière ES (économique et sociale pour les plus jeunes et les plus anciens d’entre vous) et j’adorais l’économie parce que je pouvais voir les mécanismes cachés derrière des interactions de la vie de tous les jours (le prix, l’inflation, …). Ça je dois l’avouer, ça me plaisait énormément, je pouvais enfin comprendre et envisager les décisions politiques et leurs conséquences à ma petite échelle.
Dans un deuxième temps, je vais vous parler de pourquoi j’ai choisi le droit et de mon arrivée dans cette université. J’ai voulu faire du droit dès le collège, un peu (beaucoup) poussée par ma maman qui m’expliquait que je n’aurais pas de soucis d’ordre financier en suivant cette voie (ce qui, ne vous y trompez pas, est plutôt à nuancer), alors j’ai suivi cette idée et ai décidé de devenir notaire. Jusqu’au lycée, mon choix n’avait comme source qu’une motivation d’ordre financière. Puis comme je l’ai expliqué plus haut, j’ai développé un certain gout pour les matières qui permettaient de voir « l’envers du décor » et j’ai espéré que le droit m’apporte ces réponses (spoiler : oui).
Et c’est comme ça que je suis arrivée à l’université, j’en ai choisi une assez proche de chez mes parents mais pas trop pour que je puisse prendre mon envol. J’ai donc atterri au CROUS (qui est, il ne faut pas le nier, étonnamment super bien). De plus, j’ai la chance de pouvoir bénéficier d’une bourse (et pas des moindre), ce qui me permets d’étudier sans avoir à travailler.
Dans un troisième temps, je vais vous parler de mes engagements associatifs à côté de mes études.
Je suis arrivée dans mon nouveau chez moi une petite semaine avant le début des cours et je me suis sentie étrangement seule. A l’occasion des portes ouvertes j’avais fait la connaissance de certaines personnes qui s’occupaient d’une association sur le campus, juste là où je vivais. J’ai donc commencé à y participer et à avoir des responsabilités. C’était un véritable plaisir, jusqu’à ce que mes « non » ne soient plus pris en compte, mais là, je dérive.
Par la même occasion, je suis devenue une élue étudiante en tant que suppléante, j’en porte donc le titre sans vraiment être au premier plan.
Si je devais vous conseiller quelque chose, c’est de ne pas hésiter à vous lancer dans l’associatif, peu importe le domaine, peu importe vos responsabilités, ce sont vraiment des expériences enrichissantes que ce soit au niveau du CV, au niveau des compétences (gérer une équipe, une caisse, des commandes, la communication, …) ou que ce soit au niveau humain. Vraiment, si vous le pouvez, n’hésitez pas et foncez.
Dans un quatrième temps, je vais vous parler des études en elles même et de mon ressenti. Tout d’abord, je voudrais rassurer ceux d’entre vous qui souffrent de « harcèlement scolaire » au sens commun du terme, de moqueries, ou que sais-je, l’université a été pour moi la délivrance, réellement.
Ensuite, a débuté mon premier semestre dans une fac de droit et je ne vais pas vous mentir, je me suis lamentablement cassé la figure. En effet, je voulais voir si c’était si dur, comme tout le monde le dit et j’ai essayé de le prendre à la légère, y aller au « talent ». Comment vous dire… J’ai eu énormément de chance, vraiment, je n’ai pas validé mon S1 mais c’était rattrapable. Au second semestre, je me suis donnée à fond, j’ai appris mes cours sur le bout des doigts et j’ai réussi à compenser mon retard ! Et c’est comme ça que j’ai validé (de justesse) ma première année.
Pour parler de mon rapport avec le droit en lui-même, je dirais que la L1 a été une année très enrichissante, qui pourtant avec du recul, n’était que très éloigné de ce qui a suivi, cette entrée en matière m’a plus, énormément. C’était terriblement intéressant et c’est là que j’ai commencé à aimer le droit.
Pour continuer à vous raconter comment se sont déroulés mes autres semestres, la deuxième année a été d’une part aussi catastrophique que la première mais a été d’autre part une véritable révélation.
Elle a été tout d’abord catastrophique car je n’ai malheureusement pas réussi à valider mon S1 et mon S2 n’a pas réussi à compenser le tout. Si j’étais de mauvaise foi je vous dirais que c’est dû à des soucis d’ordre personnels (je suis aidante, c’est-à-dire que je dois souvent m’occuper d’un proche malade), mais j’aurais surement pu réussir en essayant de trouver des alternatives pour travailler malgré ces problèmes. Bref. Je suis donc allée aux rattrapages. Dès l’annonce des résultats, j’ai fiché et appris mes cours par cœur (du mieux que j’ai pu) et j’ai réussi à presque doubler les notes que j’avais eu au S1 (J’ai même réussi à avoir un 15,5 !!). C’est donc comme ça que j’ai validé ma deuxième année.
Cette année a été ensuite une véritable révélation et ce grâce notamment à deux facteurs : les humains qui peuplent twitter et une certaine chargée de TD. Si je me souviens bien de la chronologie, c’est à la fin de la L1 (voir début de L2) que j’ai demandé, afin d’éviter de me retrouver à nouveau dans une situation délicate et parce que de ce que j’entendais les Professeurs attendaient de nous plus que du simple par cœur (spoiler : oui et non, c’est possible de valider sans aller plus loin), comment aller plus loin, par où commencer, sur twitter. De nombreuses voix sont venues m’aider et m’ont fait découvrir la merveille qu’est la base de données Dalloz, ses encyclopédies, ses revues, une véritable mine d’or. Et c’est comme ça que j’ai commencé (de façon assez chaotique) à faire de la « recherche » pour mes TD. C’est au second semestre que cette chargée de TD arrive dans ma vie estudiantine, elle m’aide et me pousse à aller plus loin, à mieux « rechercher » et je ne pourrais jamais assez la remercier pour tout ce qu’elle m’a apporté.
- Ca y est, je m’en souviens, c’est là ! C’est là que j’ai commencé à avoir les yeux qui pétillent, que mon cerveau a commencé à rentrer en ébullition, c’est là. Là, que j’ai compris que je ne pourrais rien faire d’autre que du droit. C’est là que j’ai su que j’aimais ça, que j’aimerais toujours ça et que je n’arriverais jamais à me défaire de ce désir d’aller plus loin, de comprendre, de répondre à toutes mes questions, à voir toutes ces choses occultées par les Professeurs en CM (que ce soit par manque de temps, pour que les étudiants s’impliquent ou pour je ne sais quelle raison) et j’ai eu l’impression que ces choses étaient trop importantes pour être laissées sur le côté. C’est là que je n’ai plus réussi à me contenter que du CM. -
Mais ça ne m’a pas empêché d’avoir mon année aux rattrapages. Était-ce inutile ? non. On m’expliquera, plus tard qu’il y a le « « bon étudiant » », celui qui apprends par cœur et qui arrive à appliquer correctement ce qu’il a appris, lui, n’aura pas eu son année aux rattrapages. Et il y a l’autre étudiant, celui qui prends des habitudes qui lui seront utiles dans le monde professionnel ou même dans la poursuite de ses études (ne vous méprenez pas, il n’y a aucun jugement de valeur ici). Et pour réussir, j’aurais dû faire les choses dans l’ordre : apprendre le CM puis aller plus loin. Ce que je n’ai pas fait, j’avais tout fait à l’envers à vrai dire. Mais au moins, j’ai découvert la chose la plus intéressante à mes yeux avec le droit : la « doctrine ».
Enfin, viens ma troisième année, une véritable blague. Ce ne serait pas lui rendre justice que d’en parler ici. Dans mon université nous sommes passés à un système de contrôle continu intégral : galops d’essais dans toutes les matières (même mineures) en milieu de semestre alors que les TD et CM continuent, non compensation des semestres et j’en passe. Je ne m’y attarderai pas, parce que cela serait plus de l’ordre de la politique que du témoignage.
En revanche, concernant mon rapport avec le droit, ce début de semestre m’a permis d’améliorer ma méthode et de rechercher plus intelligemment ou du moins plus efficacement. Ce début de semestre a été aussi le début d’une remise en question de mon projet professionnel car en effet, la recherche me plait beaucoup trop. Si je pouvais ne faire que ça, je le ferais. Les TD sont devenus mes moments préférés de la semaine, parce que c’est à ce moment là que je vais plus loin. Bref. J’aime toujours autant le droit voir beaucoup plus.
En bref : l’arrivée à l’université de droit a été la meilleure chose qui me soit arrivé, réellement. J’ai découvert une véritable passion que ce soit dans son sens pascalien que dans son sens commun. Je me lève je pense droit, je respire droit, je mange droit, même mon twitter est un repère de juristes en tout genre (tous plus adorables les uns que les autres). Je ne regrette rien et j’espère tenir le coup et réussir à continuer dans ce domaine.
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