Clémentine B : Le droit par hasard
Je n’ai pas eu un parcours particulièrement atypique mais quand j’étais au lycée j’aurais bien aimé avoir quelqu’un d’autre que la conseillère d’orientation pour me parler des études de droit. Depuis que j’étais en âge de me demander ce que je pourrais bien faire plus tard, je m’étais toujours juré « jamais du droit ! ». Je ne voulais surtout pas me retrouver à apprendre plein de textes par cœur (et à voir l’épaisseur des différents codes ça me paraissait vraiment énorme).
Alors sur Admission post bac j’ai pris soin de ne pas cocher la case de la faculté de droit et j’ai opté pour des prépas, ne sachant pas réellement ce que je voulais faire. On m’avait répété qu’une telle année n’était de toute façon jamais une année de perdue alors pourquoi ne pas tenter, j’avais de bonnes notes, était issue d’un baccalauréat scientifique, cela paraissait être une des voies les plus évidente après la PACES et les études d’ingénieur. J’ai finalement opté pour une année préparatoire aux concours des instituts d’étude politique au sein de mon lycée. Comme pour toutes les classes de ce genre, j’ai dû lire mes livres pendant les vacances d’été, j’étais surmotivée ! A la lecture de ces derniers, qui fut parfois pourtant bien laborieuse, je ne me suis pas dit qu’en fait non, ça n’était pas pour moi, ça ne me plaisait pas. Mais dès la fin du premier semestre je me suis posé de plus en plus de questions, perdues dans des cours qui ne me correspondaient pas. Et malgré la proposition de mes proches de me tourner vers le droit, je refusais obstinément d’envisager cette voie où le par cœur me paraissait régner en maître. Et pourtant je ne me voyais pas dans des études purement scientifiques non plus alors quoi…
J’ai fini par me tourner vers une conseillère d’orientation privée (adieu les petites économies) qui m’a fait prendre conscience que tous mes projets professionnels relevaient du domaine du droit et que passer par un institut d’étude politique ne ferais qu’en rendre l’accès plus sinueux.
Alors cette fois si sur APB je n’ai pas boudé la petite case de la faculté de droit et je me suis lancée dans ce milieux à la fois connues et plein de mystère. Les séries télés et les clichés sur ces études me remplissaient la tête mais si cela me permettait d’aboutir à ce que je voulais c’est bien qu’au fonds je devrais y trouver mon compte.
Le plus gros problème avec cette filière c’est qu’on n’a jamais touché à ces matières auparavant. Impossible d’avoir une idée de ce que sont des cours de droit si on ne connait personne parmi son entourage qui l’a étudié. C’est un saut dans l’inconnu pendant lequel on croise les doigts et serre les dents pour que ça passe.
Cela s’est avéré payant pour moi puisque je suis maintenant en dernière année de licence et compte bien continuer en master l’année prochaine, en espérant aller plus loin encore. Finalement ce droit qui me répugnait tant c’est révélé être bien loin de toutes les idées reçues que j’avais pu intérioriser. En première année je n’ai pas eu plus de par cœur qu’au court de mon année précédente, peut-être même moins. Finalement dans toutes les études supérieures il faut toujours apprendre ses cours à font si on veut réussir, et il n’y a pas plus de par cœur qu’en médecine ou d’autres licences. Mes professeurs ont pour la plupart toujours autorisé le code lors des partiels lorsque la matière en possédait un.
Mais surtout le droit m’a permis de renouer avec cette logique pseudo scientifique. Il faut parvenir à développer un raisonnement logique par rapport à un problème donné avec les outils qu’on met à notre disposition. Dans un cas pratique, il faut savoir utiliser le code, et les autres données vues en cours, pour pouvoir répondre à des problèmes concrets. Dans des commentaires d’arrêt ou de texte, il faut réussir à isoler le problème et comprendre ce même raisonnement. Je retrouvais l’esprit qu’on nous demandait d’avoir en SVT lorsque l’on devait produire un raisonnement à partir de documents.
Les années suivantes ont tout de même comporté un peu plus d’apprentissage par cœur avec la multiplication des arrêts en droit administratif par exemple mais cela restait loin de ce que j’imaginais devoir ingurgiter en droit. J’ai finalement découvert un domaine extrêmement riche possédant une multitude de branche. Naïvement je pensais qu’on apprenait LE droit alors que l’enseignement se divise en droit civil, droit administratif, droit de l’Union Européenne etc. Chacun avec ses propres problèmes mais tous réunis sous le même type de raisonnement.
Pour résumer, oui il y a du par cœur en droit, mais comme dans beaucoup d’autres études supérieures. Il s’agit d’une filière exigeante qui demande du travail et de l’investissement, en particulier pour éviter l’écueil des études à la fac, mais qui s’avère très intéressante car on se rend compte que cette discipline entre vraiment dans tous les aspects de nos vies.
En l’état actuel des choses, le droit reste une filière que l’on ne peut connaitre qu’en l’empruntant, alors impossible de prédire si cela va plaire à tel ou tel type de personne, à ceux qui ont choisis telle ou telle matière au lycée. Cependant, si je devais donner des conseils pour réussir dans ce domaine, je dirais qu’il faut dès la première année se mettre à travailler. Cela peut paraitre bateau mais quand on arrive en faculté les tentations sont grandes de sortir tous les jours et de ne pas faire tous ses TD s’ils ne sont pas relevés. Pourtant c’est en faisant ses TD régulièrement que l’on apprend le mieux et qu’à la fin du semestre les cours sont moins lourds à apprendre. La méthode sera peut-être le plus important en première année alors il ne faut pas hésiter à demander des précisions aux chargés, à aller au tutorat ou à consulter des manuels. Quant aux oraux, pas de secret, il faut « juste » connaitre ses cours et les avoir compris !
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