Mayssa: Multiples réorientations
Quand on est enfant, on a beaucoup tendance à nous parler du baccalauréat. Il est présenté comme la finalité de nos études et pourtant, il n’en est que le début. Il joue le rôle de passeport pour ce qui vient après. J’aurais aimé qu’on me parle davantage du « post bac » que du bac en lui même, ça m’aurait certainement évité de me chercher autant.
Durant mon année de terminale, j’avais pour projet de devenir médecin militaire. C’est une formation accessible sur concours afin d’intégrer par la suite l’École de santé des armées. Malheureusement malgré mon investissement j’ai échoué.
Par la suite, n’ayant pas envisagé l’échec, je me suis retrouvée en licence de biologie à Paris Diderot. En acceptant cette formation, je voulais me familiariser avec le monde biologique. Car, j’avais pour projet de retenter mon concours. Mais, plus j’avançais en biologie plus je me rendais compte que je ne voulais pas faire des sciences toute ma vie.
Je me suis alors mise à envisager la réorientation. Cette dernière touche énormément d’étudiants et pourtant on ne l’aborde pas tant que ça. Ça reste un sujet tabou car c’est vu comme un échec voire une honte.
Je me suis alors réorientée en gestion. Bien que la droit m’attirait, je n’ai eu pas eu le courage de me lancer dedans en raison des remarques de mes anciens professeurs de français ou encore de mon entourage.
Tous mes profs de français sans exception, m’ont toujours dit que je ne pourrai pas envisager de filière littéraire en raison de ma mauvaise expression. Mes proches trouvaient que le droit était trop exigeant et que je n’avais pas les capacités pour répondre à ces exigences.
Ainsi, je me suis retrouvée en gestion. Les premiers mois, j’essayais de me forcer, de m’accrocher. Je me disais que l’amour pour la filière viendrait à force de travail mais je me trompais.
Les mois passèrent et les résultats du premier semestre tombèrent, ils étaient bien évidement catastrophiques. Malgré ça, j’ai quand même continué à m’accrocher pour le S2. Puis j’ai fini par réaliser que je ne pouvais pas continuer car cette voie ne m’épanouissait pas.
J’ai alors décidé, deux jours avant la fermeture des voeux Parcoursup, de proposer mon dossier pour di?érentes licences de droit.
À l’ouverture des voeux, j’étais en attente sur tous mes demandes. J’ai donc dû attendre le mois d’août pour obtenir une place dans l’université que je voulais: La Sorbonne.
En septembre, j’ai fait ma rentrée en L1 pour la troisième fois. C’était déjà une pression pour moi alors j’ai préféré m’éviter celle de mes proches et pour cela je leur ai caché mon cursus jusque la fin de l’année scolaire.
On a tendance à dire de la fac de droit que c’est très dur, remplie d’élèves hautains et compétitifs mais toutes ces étiquettes je ne les ai pas vues.
Pour avoir fait 3 filières di?érentes, la L1 de droit n’est pas si di?cile que ça en terme de compréhension. Elle demande simplement beaucoup de travail, un travail régulier et rigoureux. Sans cette condition, elle parait donc di?cile à obtenir.
La preuve, la L1 de droit est celle où j’ai obtenu les meilleurs résultats en comparaison avec les autres L1 faites (et pourtant on avait tendance à me dire que c’était des filières« faciles »).
Le meilleur conseil que je pourrais donner aux L1 réorientés est alors le suivant:
ne vous fiez pas à ce que l’on vous dit, croyez simplement en vous-mêmes, en vos capacité car nul ne vous connait mieux que vous-même. Vous connaissez vos faiblesses mais vous connaissez également vos forces (même si on a tendance à les négliger). Vous seul savez ce qui est bon pour vous. N’ayez pas peur d’avoir « perdu » du temps ou d’en mettre plus que les autres.
Le temps n’est qu’une variable sur laquelle vous n’aurez jamais la main mise. Quoi qu’il arrive, il passe. Mais vous pouvez choisir comment vous allez l’exploiter. Et l’exploiter pour l’accomplissement d’un rêve/un projet ou pour la quête de soi n’est jamais une perte. Il vaut mieux avoir perdu quelques années et décider que ça change que de continuer à en perdre non?
N’ayez pas peur d’avancer à votre rythme, l’important n’est pas le temps qu’on y met mais que le résultat soit là.
Et croyez moi qu’à la fin, une fois que vous avez réalisé ce dont vous aviez toujours envie/ que vous trouvez votre voie ce qui vous vient à l’esprit n’est pas « mince j’ai perdu X année avant d’y arriver » mais « heureusement que je l’ai fait ».
Pour conclure, chers futurs juristes et/ou réorientés, je vous souhaite bien du succès dans cette voie qui sera parsemée d’embuches mais également de réussites par force de détermination et de travail. Un monde nouveau vous attend.
Et croyez moi que cette voie ouvre ses bras à quiconque le souhaite et s’en donne réellement les moyens.
Je reste à votre disposition pour toute question ou conseil quelconque. Vous pouvez me contacter via mon compte Twitter: @mayzmh.
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